Gorthoth le Passeur du Fleuve de L'oubli

Miran alla en direction de l'horizon qu'il n'avait jamais franchi, l� o�,
selon la l�gende se situait la terre gel�e. Chaque pas qu'il faisait lui
semblait insurmontable, la faim le tenaillait, et pourtant la force etait
son alli�.
Au fil des lieux, le paysage changeait s'assombrissant en m�me temps que les
pens�es qui habitaient Miran. La nuit commen�ait tout juste a tomber
lorsqu-il arriva au bord d'un fleuve. Un homme dans une barque etait la,
immobile.

[Gorthoth:] Les �toiles m'annoncent que ce soir, l'un d'entre nous mourra.
Elles ne m'ont jamais tromp�es, mais tu ne sembles pas �tre l'un de ces
guerriers.
[Miran:] En effet, je ne suis pas la pour vous tuer, mais plut�t parce que ce
fleuve fait obstacle au bon d�roulement de ma qu�te.
[Gorthoth:] Alors tu tombes bien, car je suis le seul passeur du �fleuve de
l'oubli �. Mais ne te m�prends pas, il te faudra t'acquitter du temps de
cette travers�e.
[Miran:] Et quel est le droit de passage ?
[Gorthoth:] Rien d'important si ce n'est une partie de ton �me, quelques
souvenirs a tes yeux, bien futiles.
[Miran:] Mais comment ceci est possible ?
[Gorthoth:] Le pouvoir d'un magicien est illimit�. Ce prix, acceptes-tu de le
payer ?
[Miran:] Soit, vous acc�derez au plus profond de mon �me une fois de l'autre
cot�.

Le brouillard s'�paississait au fur et a mesure que la barque avan�ait sur
fleuve. Seul le lent glissement de l'embarcation sur l'eau perturbait le
silence de cette travers�e.

[Miran (en lui-m�me):] Comment vais-je payer cet homme, je n'ai rien a lui
donner. Que se passerait-il alors s'il d�couvrait mon pass� ?
[Gorthoth:] Cesse donc d'�tre songeur, le voyage est termin�.
[Miran:] Et que dois-je faire ?
[Gorthoth:] Presque rien, si ce n'est t'allonger. Le rituel termin�, ta
m�moire sera effac�e, tes souvenirs oubli�s
La souffrance est imperceptible, et dans quelques minutes, le r�sultat sera
sublime�

Gorthoth mis alors ses mains sur le front de Miran, d�posant ainsi une
poudre verd�tre. Presque aussit�t une lueur jaillit, une lueur d'un jaune
�clatant, mais tr�s vite cette derni�re devint opaque laissant place a une
immonde gel�e noir qui aussit�t enveloppa le corps du passeur.
Ce dernier se tordit de douleur, et entre chacun de ses cris de d�tresse,
giclait de sa bouche une salive d'un blanc cr�meux.

[Miran:] Que se passe-t-il ? Que m'arrive-t-il ? Je ne veux pas �tre un
enfant de Cebil !
[Gorthoth (vocif�rant de douleur):] Comment est-ce possible ? Aucune �me ne
peut �tre aussi sombre, m�me le diable lui-m�me poss�de en lui plus
d'humanit�.
Tu es un damn� et cr�vera comme tel.

Miran �tait en �tat de choc, il n'aurait jamais pens� que ce rituel puisse
se d�rouler ainsi. Mais ce qui l'apeurait le plus n'�tait pas le visage d�j�
d�compos� du passeur, mais le plaisir qu'il avait �prouv� a le voir
s'arracher la peau dans le but de lib�rer son �me du d�mon qui y �t� entr�.